Histoire de Barbie par MATTEL, des origines à 1976.

Naissance d’une icône

Lors d’une acquisition il est important de veiller à l’état général de la poupée et de bien s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une reproduction produite à partir des années 1990. Les cheveux ne doivent pas être coupés et il ne doit pas manquer d’implants. Le vinyle ne doit pas être décoloré, les modèles à jambes articulées doivent fonctionner parfaitement. Tous ces critères auront un impact lors de l’estimation. Pour la garde-robe, les tenues doivent être complètes avec leurs accessoires d’origine. Enfin il est important de rappeler que les vêtements ne doivent jamais être lavés

Marc Charbonnier, Élève Expert CNES, Jouets anciens, du XIXe aux années 1980

Murielle Auffret, Expert CNES, Jouets, poupées et automates

Lors d’une acquisition il est important de veiller à l’état général de la poupée et de bien s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une reproduction produite à partir des années 1990. Les cheveux ne doivent pas être coupés et il ne doit pas manquer d’implants. Le vinyle ne doit pas être décoloré, les modèles à jambes articulées doivent fonctionner parfaitement. Tous ces critères auront un impact lors de l’estimation. Pour la garde-robe, les tenues doivent être complètes avec leurs accessoires d’origine. Enfin il est important de rappeler que les vêtements ne doivent jamais être lavés

Marc Charbonnier, Élève Expert CNES, Jouets anciens, du XIXe aux années 1980

Murielle Auffret, Expert CNES, Jouets, poupées et automates

La société MATTEL est fondée en 1945 par Harold  MATTSON et Elliot HANDLER à Los Angeles aux États-Unis, Ruth HANDLER, l’épouse d’Elliot, fait également partie de l’aventure. Pour créer le nom de cette nouvelle société, ils prennent le « Matt » de Matsson et le « EL » de Elliot pour donner la marque que nous connaissons tous aujourd’hui, MATTEL INC ; ils se spécialisent dans les jouets en plastique  et plus précisément les jouets de garçon

La société MATTEL est fondée en 1945 par Harold  MATTSON et Elliot HANDLER à Los Angeles aux États-Unis, Ruth HANDLER, l’épouse d’Elliot, fait également partie de l’aventure. Pour créer le nom de cette nouvelle société, ils prennent le « Matt » de Matsson et le « EL » de Elliot pour donner la marque que nous connaissons tous aujourd’hui, MATTEL INC ; ils se spécialisent dans les jouets en plastique  et plus précisément les jouets de garçon

Les origines de Barbie

En 1956, Elliot Handler et son épouse Ruth, accompagnés de leurs enfants Barbara et Kenneth, se rendent à Lucerne en Suisse pour des vacances familiales. Au cours d’une promenade en ville, Barbara aperçoit dans une vitrine une poupée pour le moins peu commune à cette époque ; elle est la représentation d’une femme avec toutes ses formes : une taille fine, de longues jambes et une poitrine développée. Elle s’appelle LILLI et, à l’origine, c’est un personnage de bande dessinée, créé par Reinhard BEUTHIEN, apparu pour la première fois dans le journal Bild Zeitung en 1952.

Initialement destinée aux routiers pour décorer leur cabine, elle sera vite adoptée par les petites filles grâce à sa garde-robe attrayante. C’est la première fois qu’une poupée représentant une femme sexuée apparaît sur le marché, poupée dont va s’enticher la petite Barbara Handler. Ruth Handler ne manque pas de remarquer l’intérêt que porte sa fille à cette nouveauté : elle passe en effet des heures à jouer avec sa poupée en changeant les tenues suivant les occasions, comme elle le faisait auparavant avec ses poupées de papier en deux dimensions.
À leur retour aux États-Unis, elle décide de s’en inspirer pour créer une nouvelle poupée mannequin au regard mutin qu’elle appellera Barbie, diminutif du prénom de sa fille Barbara. L’élaboration de la poupée et la mise au point des premières tenues demanderont trois années de travail à Ruth Handler.

En 1956, Elliot Handler et son épouse Ruth, accompagnés de leurs enfants Barbara et Kenneth, se rendent à Lucerne en Suisse pour des vacances familiales. Au cours d’une promenade en ville, Barbara aperçoit dans une vitrine une poupée pour le moins peu commune à cette époque ; elle est la représentation d’une femme avec toutes ses formes : une taille fine, de longues jambes et une poitrine développée. Elle s’appelle LILLI et, à l’origine, c’est un personnage de bande dessinée, créé par Reinhard BEUTHIEN, apparu pour la première fois dans le journal Bild Zeitung en 1952.

Initialement destinée aux routiers pour décorer leur cabine, elle sera vite adoptée par les petites filles grâce à sa garde-robe attrayante. C’est la première fois qu’une poupée représentant une femme sexuée apparaît sur le marché, poupée dont va s’enticher la petite Barbara Handler. Ruth Handler ne manque pas de remarquer l’intérêt que porte sa fille à cette nouveauté : elle passe en effet des heures à jouer avec sa poupée en changeant les tenues suivant les occasions, comme elle le faisait auparavant avec ses poupées de papier en deux dimensions.
À leur retour aux États-Unis, elle décide de s’en inspirer pour créer une nouvelle poupée mannequin au regard mutin qu’elle appellera Barbie, diminutif du prénom de sa fille Barbara. L’élaboration de la poupée et la mise au point des premières tenues demanderont trois années de travail à Ruth Handler.

Les débuts de Barbie

Le 9 mars 1959, la nouvelle poupée mannequin Barbie, fabriquée au Japon, est présentée à l’American Toy Fair de New York au prix de trois dollars. Vêtue d’un maillot rayé noir et blanc, elle est disponible en version blonde ou brune et une vingtaine de tenues sont proposées en option.
Devant le peu d’enthousiasme des commerciaux qui sont plutôt habitués aux poupées représentant des bébés ou des petites filles, Ruth Handler décide d’aller directement séduire les enfants. Elle organise une campagne publicitaire dans l’émission télévisée « Mickey Mouse Club » sur la chaîne ABC où le maillot rayé contrasté de Barbie la rend remarquable sur les écrans encore en noir et blanc à cette époque. Le succès est immédiat auprès des fillettes américaines, bien que provoquant diverses polémiques dans les milieux conservateurs ou féministes ; ces derniers restent donc à convaincre et Mattel usera d’ingéniosité pour séduire un plus large public dans les années qui suivront en introduisant d’autres personnages et un autre type de garde-robe.
Le top départ est lancé et des milliers de poupées vont sortir des usines japonaises. C’est le début du succès aux États-Unis et elles seront très vite diffusées au Canada, en Europe et bien sûr au Japon. Tout succès se devant d’être entretenu, il faut sans cesse de la nouveauté … Mattel décide alors d’offrir à Barbie un petit ami baptisé Ken, diminutif du prénom de leurs fils Kenneth ; il possèdera sa propre garde-robe.

Développement et diffusion de la gamme Barbie

En 1962, devant le succès grandissant aux USA, les commerciaux de Mattel contactent leurs homologues Français comme la maison Bella, les fabricants Gégé ou Clodrey, ainsi que de très grandes enseignes de magasins parisiens, et leur proposent la diffusion de cette nouveauté ; malheureusement, tous ces entretiens se soldent par des échecs.

En 1963, Philippe Mayer, directeur des « jouets rationnels » alors connu pour son « télécran », fait le pari de présenter Barbie et Ken aux Français lors du Salon international du Jouet à Lyon du 17 au 23 février 1963. Dans un premier temps, l’accueil est glacial, les acheteuses des détaillants trouvent cette poupée trop sexuée et pas assez dans le goût français… Barbie choque les esprits de la vieille Europe.

After Five

Enchanted Evening

Le 21 février 1963, un premier article de presse lui est consacré dans le journal « L’intransigeant » sous le titre « la poupée qui est une vraie femme ». S’en suit une commande de 35000 poupées et 80000 boîtes de vêtements, c’est le début de la grande aventure en France.
Très vite, la firme décide d’agrandir la famille. En 1963, Midge, l’amie de Barbie aux traits différents et au regard moins hautain est censée séduire une plus large clientèle. Allan, son ami, la rejoint en 1964. Ils sont de la même taille et pourront tous les deux adopter la même garde-robe que Barbie et Ken.

Puis vient Skipper, la petite sœur de Barbie, en 1964. Proposée en version brune, blonde ou rousse, dans un maillot de bain rouge à rayures blanches, elle est accompagnée d’une riche garde- robe en option. Ce modèle connaît un grand succès et séduit les parents réticents à la silhouette de Barbie. Ils peuvent désormais offrir à leurs petites filles une poupée mannequin plus sage et moins provocante. Profusion de mallettes de rangement en vinyle à l’effigie de Barbie, Ken ou encore Skipper, seront également proposées pour y ranger poupées, vêtements et accessoires.

Skipper brune à jambes raides

Flower Wower

En 1966, apparaît la poupée Francie. Présentée comme la cousine de Barbie, elle incarne une adolescente branchée à la garde-robe plus européenne, tout au moins au début. Elle séduira encore une autre frange de la population.

Ken Arabian Nights

Arabian Nights

Barbie, une poupée reflet de l’esprit de son temps

Le premier moule de visage utilisé pour Barbie révèle des traits correspondants aux critères de beauté de la fin des années 1950 et du tout début des années 1960. Son regard de côté que certains assimilent à un air de soumission lui vaut quelques critiques. Un trait d’eyeliner surligne ses yeux, elle peut porter un rouge à lèvres allant du blanc au rouge le plus prononcé.
Les coiffures changent avec les années. Les premières années, la queue de cheval et une frange frisée sont de rigueur, c’est la « Ponytail ». En 1961 apparaît la coiffure en boule dite « Bubblecut » suivie, en 1963, d’une tête à la chevelure moulée et accompagnée d’un jeu de trois perruques qui sera baptisée « Fashion queen ». En 1964, une version de la première Ponytail est revisitée en remplaçant la frange frisée par une mèche couvrant le front, ce sera la « Swirl ». Cette même année, « Miss Barbie » a les yeux dormeurs. En 1966, la rare Barbie « Color magic » est livrée avec des produits permettant de changer sa couleur de cheveux.

Fashion Editor

Fashion Luncheon

L’utilisation de ce premier moule se terminera par un grand succès : « l’American girl » à partir de 1965. Cette dernière, aujourd’hui grandement convoitée par les collectionneurs, présente une coupe au carré, disponible en plusieurs longueurs avec parfois une raie sur le côté. Ces « American girls » sont déclinées en une large palette de couleurs de cheveux.
La particularité de ce nouveau modèle est d’avoir les jambes pliantes ; fragiles et très souvent sollicitées par leurs petites propriétaires, elles sont aujourd’hui difficiles à trouver en bon état. Ce modèle sera diffusé jusqu’en 1967 avec une version exclusive destinée aux marchés européens et japonais : la « High color sidepart american girl ». Le vinyle de cette poupée est plus rose que celui utilisé pour les précédentes ; la coiffure est un carré très long et légèrement ondulé avec une raie sur le côté, son maquillage est bien plus vif.

American Girl

Fashion Shiner

Music center Matinee

Évolution de la garde-robe de Barbie

Toutes ces premières années, la garde-robe de Barbie évolue avec l’air du temps tout en restant classique et offre à Barbie la possibilité d’être élégante en toutes occasions : elle peut être hôtesse de l’air ou maîtresse d’école, faire du sport et même être astronaute. La création de toutes les tenues sont supervisées par Carol SPENCER, designer chez Mattel depuis 1963 ; elle s’inspire des plus grandes maisons de haute couture de l’époque.
En 1964, afin de séduire les plus puritains, Mattel diffuse deux nouvelles séries de vêtements dont une gamme folklorique pour Barbie et Ken avec différentes tenues locales : japonaise, mexicaine, hollandaise ou bien encore suisse ou hawaïenne.
Cette même année, une série nommée « Barbie and Ken Little Theater » propose de jouer au théâtre les contes de fées des plus petits. À cette occasion, Barbie et Ken retombent en enfance, séduisant ainsi une nouvelle clientèle. Cette série composée de différents contes comme « Le Petit chaperon rouge », « Cendrillon », « Le roi Arthur » ou encore « Les mille et une nuits » est remarquable de qualité.
En 1965 est commercialisée une série appelée « Sew free fashion fun » qui comprend des tenues en kit à assembler soi-même sans couture. C’est également l’année de sortie de la fameuse série #1600 aujourd’hui très recherchée. « Saturday matinée », « Midnight blue », « Invitation to tea », « Matinée fashion » et biens d’autres tenues composent cette exceptionnelle saison.

Saturday Matinee

Matinee Fashion

Durant cette toute première époque, couvrant les années de 1959 à 1966, la garde-robe de Barbie, Ken et Skipper s’avère être de très belle qualité, réalisée dans les plus belles étoffes et avec un grand souci du détail : boutons miniatures, fermetures éclair et doublures sont au rendez-vous, accompagnés d’accessoires, chaussures et bijoux aujourd’hui souvent difficiles à trouver.
En 1966, la clientèle française se plaignant d’une garde-robe trop américaine, la société des Jouets Rationnels parvient à convaincre Mattel de commercialiser en Europe trois ensembles créés par la modiste Anne-Marie CRIVELLI. Cet accord donnera naissance aux exclusivités « Roseraie », « Sorbonne » et le fameux « Bal des petits lits blancs ».
Les vêtements Mattel de cette époque portent une étiquette tissée et cousue à l’intérieur, indiquant le nom de Barbie, Ken ou Skipper. Les chaussures d’origine, fabriquées au Japon, sont marquées « Japan » sur la semelle.
L’état de conservation des poupées de cette première époque est important lors d’une acquisition. Il faut bien veiller à ce que les boucles d’oreille d’origine, dont la tige est en métal, soient enlevées ; elles occasionnent avec le temps et l’humidité une réaction chimique qui teinte de vert de gris les oreilles ou une partie du visage. Parfois, à force d’intervertir les têtes, elles peuvent présenter une petite fente à la base du cou, ce qui, lors d’une estimation, est rédhibitoire pour la valeur de la poupée. Tout autre dommage verra bien sûr la cote de la poupée s’effondrer.

Barbie MOD era : 1967-1976

En 1967 s’ouvre une nouvelle ère. Le visage de Barbie, paraissant retro, est remplacé par un tout nouveau moule aux traits plus jeunes, présentant un petit nez très retroussé et de vrais cils implantés qui remplacent le trait d’eyeliner. S’ouvre alors la nouvelle période dite « MOD » et ce tout nouveau visage sera utilisé jusqu’en 1976.
Le corps lui aussi commence à changer. A partir de cette année, Barbie aura la taille articulée en biais lui conférant ainsi plus de souplesse et lui permettant de danser, tout en ayant les jambes articulées. Pour sa sortie, Mattel organise une opération de lancement et propose d’échanger son ancienne Barbie en ajoutant 1,5 dollars pour obtenir la toute nouvelle Barbie standard. En cette fin des années 1960 jusqu’au début des années 1970, plusieurs nouveautés en matière d’articulation se succèderont ainsi que différentes améliorations pour rendre cette poupée plus vivante et encore plus populaire.

Fresh as a Daisy

Floating Garden

Now Knit

En 1967, apparaissent les premiers modèles à la peau noire, la « black Francie », « Julia », « Christie » ou encore « Brad » son ami. Cette même année différentes amies seront diffusées : « Stacey », l’amie anglaise de Barbie, ainsi que « PJ », et ce jusqu’au début des années 70. Elles portent la même garde-robe que Barbie. Francie aura également une nouvelle amie, « Casey », en 1967.
En 1968, un mécanisme à contrepoids avec disque miniature est introduit à l’intérieur du buste : Barbie peut désormais parler en tirant sur une cordelette qui sort du cou au niveau de la nuque. Cette gamme s’appelle « Talking » et Ken en sera également équipé. En 1969, une toute nouvelle coupe de cheveux à larges rouleaux sur les côtés est proposée, c’est la « Marlo Flip » ; cette version sera diffusée en blonde, auburn ou brune, la blonde étant la plus rare.

Poncho Put-on

Made for each other

Au début des années 70, Mattel France reprend les commandes pour la diffusion de la gamme Barbie.
En 1970, le corps de la « Living Barbie » donne la possibilité aux petites filles de lui faire adopter absolument toutes les positions : elle se déhanche, ses bras plient pour la première fois et ses mains sont articulées. Elle existe en blonde, brune et rousse

Busy Barbie

Anti freezer

En 1971, ses mains se voient dotées d’un mécanisme permettant une articulation au pouce, elle peut saisir et tenir les divers accessoires avec lesquels elle est vendue. Ce modèle nommé « Busy Barbie » est exclusivement blond ; les cils disparaissent alors pour réapparaître sur quelques modèles des années 70 comme la « Barbie Funtime ».

Entre 1971 et 1976, Barbie empruntera le moule du  visage de Stacey pour toute la gamme autour du sport et des jeux olympiques ainsi que pour la série   des poupées bronzées, baptisées du nom de la célèbre plage californienne Malibu.

Barbie Malibu

Barbie superstar

La garde-robe du début des années 70 perd un peu en qualité mais reste réaliste en adoptant la mode de l’époque. L’étiquette tissée est conservée jusqu’en 1972.
En 1977, Barbie présente un nouveau visage plus adapté à la mode, ses bras deviennent courbés, elle est essentiellement blonde et retrouve avec la gamme « superstar » tout le faste du passé. La garde-robe va du plus simple aux tenues du soir particulièrement réussies en passant par des tenues de sport. On retrouve à partir de cette période une étiquette imprimée avec le nouveau logo BARBIE. Ken et Skipper sont toujours au catalogue et tous trois traverseront les années jusqu’à nous avec le succès qu’on leur connaît.

Créée à l’initiative d’une femme qui a dû s’imposer dans un univers masculin à la fin des années 1950, Barbie, au-delà d’une simple poupée, est le reflet de l’esprit de son temps. Née au cœur de la société de consommation, elle participe, grâce à son succès et à la publicité, à diffuser l’image d’une Amérique prospère et conquérante.

Depuis plus de soixante ans, elle a su s’adapter à toutes les époques qu’elle a traversées mais aussi à chaque région du monde en adoptant différentes couleurs de peau et divers styles vestimentaires. Barbie est une icône, dont Andy Warhol ne manqua pas de réaliser le portrait, à l’image de Jackie Kennedy, Marilyn Monroe ou encore Liz Taylor.