Exposition: Napoléon Bonaparte et son armée
L’OBJET DE COLLECTION :
Les 42 officiers et 870 Grenadiers présents au licenciement du 1er régiment emportent en rentrant dans leurs départements les objets suivants : 806 bonnets d’oursin. Il est de même pour les 2ème et 3ème régiments. Dans les mois qui suivirent, 226 plaques de bonnet aux armes de France, 521 plaques de bonnet à l’aigle ont été fondues, 62 plumets de grenadiers (dont un rouge et bleu !) sont versés au magasin de Paris.
De toutes ces coiffures, bien peu nous ont été transmises intactes. Deux bonnets authentiques sont conservés dans les collections publiques françaises, tous deux au Musée de l’Armée : celui du grenadier Simplet dont la fourrure a été remplacée (Hôtel des Invalides Paris), et l’exemplaire des anciennes collections Raoul et Jean Brunon (Château de l’Empéri, Salon de Provence). L’exemplaire de l’ancienne collection du peintre Lucien Rousselot est l’exemplaire le mieux conservé en collection privée. Ces trois exemplaires sont pour la troupe.
L’exemplaire que nous présentons aujourd’hui est un exemplaire de troupe monté en sous-officier identifiable par son cordon et son gland frontal. Selon le réglement, la calotte des bonnets de sous-officiers devrait brodée d’une grenade en fils dorés. Il s’agit du seul exemplaire de sous-officier actuellement connu, le musée de l’Armée à Paris possède un très bel exemplaire de bonnet de sous-officier de chasseur à pied de la Garde avec son cordon avec son cordon vert mélangé or.
HISTORIQUE :
Malgré la symbiose entre ses Grenadiers et Napoléon, leur bonnet n’a jamais fait l’objet d’une étude détaillée ! Exceptés quelques rares auteurs comme Jean Brunon ou Lucien Rousselot, personne n’a étudié, en détail cette coiffure. C’est pourquoi, avec mon ami Pierre de Hugo, j’ai tenté de comblé ce vide dans une série d’articles publiés à partir du mois de décembre 1993, dans la revue TRADITION magazine (n° 83). À cette époque j’avais, pu avoir en mains grâce à la collaboration des Musées Nationaux, les deux exemplaires conservés dans les collections du Musée de l’Armée à Paris et à Salon de Provence (Ancienne collection Raoul et Jean Brunon). Mais à cette époque nous avions perdu la trace d’un troisième exemplaire parfaitement authentique que nous connaissions, celui de la collection du peintre Lucien Rousselot. Aujourd’hui, avec la vente de cet exceptionnelle coiffure, nous pouvons complêter notre étude d’origine et la rendre publique.
Les origines
L’origine des Grenadiers de la Garde Impériale remonte à la Garde de la Prévôté de l’hôtel qui, en protégeant les députés révolutionnaires, quitte les forces monarchiques et devient la «Garde de l’Assemblée» avant de prendre le nom de «grenadiers-gendarmes». En septembre 1792, la Convention Nationale décrète dans son article 1 er: «Les grenadiers-gendarmes faisant le service près du Corps législatif, seront à l’avenir appelés Grenadiers près de la Représentation nationale». Ils sont formés d’un bataillon de 8 compagnies. En mars 1793, ils deviennent la «Garde de la Convention». En 1795, la constitution de l’An III affecte, à la défense des conseillers du Directoire (Conseils des Anciens et Conseils des Cinq-Cents), une Garde du corps législatif destinée à protéger les élus de la nation. L’année suivante, est organisée une Garde du Directoire pour la protection du pouvoir exécutif.
Lors du coup d’état du 18 brumaire An VIII (9 novembre 1799), les régiments composant la Garde du corps législatif et celle du Directoire soutiennent Bonaparte. Pour les en remercier, est créée le 7 frimaire (28 novembre) la «Garde des Consuls». Elle comprend entre autres 2 bataillons de Grenadiers. Après s’être particulièrement distinguée à la bataille de Marengo, la Garde des Consuls est considérée comme l’élite de l’armée, la fidélité témoignée à son chef ne faiblira jamais.
L’Empire
Le 18 mai 1804, le Consulat disparaît pour laisser la place à l’Empire. La Garde Impériale devient la nouvelle dénomination de la Garde Consulaire, par décret du 10 thermidor An XII (29 juillet 1804).
Au sein de la Garde Impériale, est organisé un régiment de Grenadiers à 2 bataillons de 6 compagnies (rapidement augmentées à 8). Le 21 janvier 1804, est attaché à chaque régiment un bataillon de Vélites de 5 compagnies. Le 1 er novembre 1805, un arrêté porte à 2 bataillons de Vélites. En 1806, le nombre des régiments de Grenadiers est porté à deux, puis réduit à un seul (2 bataillons à 4 compagnies) en 1808.
Lors de la réunion de la Hollande à la France en 1810, un décret pris à Saint-Cloud, le 13 septembre, ordonne l’incorporation des corps de la garde Royale de Hollande dans la Garde Impériale, il devient le 2 ème régiment de Grenadiers. Cependant le 18 mai 1811, le 2 ème régiment est recréé, le régiment composé par les hollandais devient le 3 ème. L’histoire des Grenadiers hollandais est courte puisque ce régiment fut presque totalement décimé durant la campagne de 1812, il est reversé l’année suivante dans le corps de la Vieille Garde.
Le bonnet à poils
Sous la Révolution, les «grenadiers-gendarmes» ont le bonnet d’oursin sans plaque.
Les Grenadiers près de la Représentation nationale portent, comme coiffure de service, le bonnet à poils garni d’une «plume rouge», avec plaque blanche sur laquelle est frappée une grenade et la légende «Grenadiers près de la Représentation nationale».
Le bonnet des Grenadiers de la Garde du Directoire est garni : d’une calotte écarlate à croix aurore; d’une plaque en laiton, frappée d’une grenade; d’un cordon écarlate natté, terminé par une raquette; d’un plumet écarlate et d’une cocarde.
Lorsque la Garde des Consuls est créée, le bonnet d’oursin reste inchangé, seule la plaque est modifiée. Désormais légèrement plus petite, elle est en laiton estampé d’une grenade surmontant une banderolle portant la devise «Garde des Consuls», les bords de la plaque sont décorés de branches de laurier. Le cordon devient blanc et le gland frontal jaune, un devis daté du 9 janvier 1799 précise «Bonnet d’oursin avec sa plaque 30 F. Le cordon de bonnet avec son gland en laine jaune 5 F. Plumet de bonnet en plumes de coq rouges 2 F». Les sous-officiers se distinguent par un cordon rouge mélangé or. Les officiers ont une plaque dorée, un cordon et une croix en or. Il semblerait que ce soit à
partir du 14 juillet 1802 que la croix devienne blanche. Les tarifs et devis de cette époque laissent apparaître quelques différences. Ainsi le 21 avril 1800, le bonnet d’oursin avec plaque et cordon (durée 6 ans) coûte 26 F, le plumet (durée 1 an) 2,50 F, un autre document du 21 septembre 1800, indique le prix du bonnet à 24 F, le plumet à 5 F, le pompon à 0,90 F, l’étui de bonnet en carton à 1 F. Le tarif du 24 septembre 1803 donne les mêmes prix, en plus il fait apparaître les pièces suivantes: «étui de bonnet en coutil 1,975 F, cordon de bonnet de sergent major 27 F, cordon de bonnet de sous-officier 18 F, cordon de bonnet de grenadier 3,5 F».
L’inspecteur aux revues Chavelar, dans son rapport du 23 octobre1803, faisant état des comptes et des effets existants dans les magasins d’habillement au 1er vendémiaire An XII (24 septembre 1803), mentionne: «1.050 mètres de cordonnet pour bonnet de poil à 0,06 Frs; 2 cordons de bonnet d’oursin de sous-officier à 45 Frs; 167 cordons de grenadiers à 5 Frs; 180 bonnets d’oursin à 24 Frs; 505 plumets à 5 Frs; 651 pompons à 0,09 Frs; 315 étuis de carton pour bonnet d’oursin à 1 Frs». A la même époque, sont aussi utilisés des étuis de bonnets en coutil blanc rayé de bleu, ces modèles plus faciles d’emploi étaient placés au sommet du sac. Le bonnet à poil des Grenadiers à pied de la Garde Impériale ne change pas du bonnet de la Garde des Consuls, si ce n’est par la nouvelle plaque estampée d’une aigle.
Les bonnets des Sous-officiers
Le bonnet des sous-officiers est le même que celui pour la troupe, le cordon est en laine écarlate mélangée au tiers de fils d’or. La croix ou la grenade de la calotte sont en or. Le prix d’un cordon est de 18 F (1806) et de 23 F (1811), celui d’un sergent major est de 27 F (1806) et de 32 F (1811).
Les bonnets des Sapeurs
Les Grenadiers de la Garde sont complétés de sapeurs à partir de la fin de l’année 1800. Leur bonnet à poil est dépourvu de plaque. Dans les premières années, le cordon est entièrement blanc, puis rapidement il devient identique à celui adopté par les sous-officiers: écarlate mélangé or. La calotte est garnie d’une croix en galon d’or, à partir de 1808 d’une grenade brodée or. Le bonnet est plus volumineux. Le fournisseur des cordons, en 1811, est le passementier Gilles. Madame Aubineau reçoit une commande pour 72 bonnets de sapeurs à 37,50 F, le 19 avril 1813.
Les bonnets des Officiers
Les coiffures des officiers sont plus luxueuses que celles des Grenadiers. N’ayant jamais rencontré de bonnet d’officier, nous baserons notre description sur l’iconographie d’époque et sur les textes des archives. Le bonnet est sensiblement plus volumineux que celui de la troupe. La coiffe intérieure devait probablement être en basane et soie, tout comme les coiffes des casques et shakos de cette époque. La calotte est en drap écarlate avec une croix en galon d’or (puis brodée d’une grenade en fils d’or). La plaque est décrite dans un texte du 26 avril 1805: «Plaques pour bonnets d’officier, bien ciselées et dorées au modèle 1 ère qualité, mais plus fortes que l’échantillon présenté 24F50». Elle est en cuivre surdoré avec ses reliefs polis, ses dimensions sont identiques aux plaques de troupe. Cordon raquette et gland frontal entièrement en or. Pompon cocarde comme celui de la troupe, tout d’abord en galon de fil plissé (bleu, écarlate et argent), puis en chenille de laine avec le centre brodé en fils d’or d’une aigle couronnée. Les anciennes collections Raoul et Jean Brunon possèdent un pompon d’officier entièrement en fils d’or avec, au centre, un disque en laiton doré estampé d’une aigle. Plumets écarlate en plumes de vautour.
La Première Restauration
Avec l’exil forcé de l’Empereur et la restauration monarchique, la Garde Impériale tombe en disgrâce. Le 12 mai 1814, les Grenadiers sont regroupés en un régiment de 4 bataillons, sous le nom de «Corps royal des grenadiers de France», son organisation est effective le 1 er juillet 1814.
Le bonnet reste inchangé excepté la plaque, le pompon cocarde et le plumet.
• Plaque 1814 estampée aux armes de France et d’une grenade dans chaque angle. Un superbe modèle d’officier est exposé au Musée de l’Empéri, il s’agit du seul exemplaire répertorié par nous à ce jour.
• Pompon cocarde blanc, nous n’avons aucun renseignement sur ce modèle. Est-il en galon de fil tissé, en chenille de laine ou en fil ? Nous ne sommes pas en mesure de le dire.
• Plumet blanc.
Les Cent-Jours
«Nous couchâmes à Fontainebleau, et le lendemain à Villejuif, où nous reçûmes l’ordre de nous arrêter pour nous remettre de nos fatigues et opérer quelques changements dans notre tenue. L’écusson aux fleurs de lys qui décorait notre plaque de bonnet à poils fut coupé, ce qui leur donna un aspect étrange, quelques grenadiers remplirent cette lacune par une cocarde tricolore improvisée», le 22 mars 1815, souvenirs du
capitaine de Mauduit. Ces mémoires illustrent avec quelle hâte la substitution des emblèmes royaux a été effectuée ! Certains grognards replacent sur leur bonnet les garnitures conservées en 1814, les autres les transforment avec les moyens à leur disposition. Réorganiser la grande Armée est le but premier de Napoléon, pour cela il faut l’équiper. Le 7 avril 1815, «509 bonnets à poil garnis d’un mètre de cordonnet divisé en 3 parties pour y adapter le cordon et d’une grenade en fil blanc, à 37F25» sont commandés au sieur Busset. Ils devront être livrés à Courbevoie. du 18 au 1er mai 1815. Le même jour, le sieur Pepinlehalleur doit fournir dans les mêmes délais «2237 plaques de bonnet d’oursin à 2F40». Tandis que le sieur Tounaire est chargé de confectionner «333 pompons de bonnet d’oursin, 325 pompons de grenadiers». Une semaine plus tard le corps demande des «cocardes argent pour musiciens et bonnets d’oursin avec calotte en cuir».
La fin des Grenadiers de la Garde
Waterloo sonnera la mort des Grenadiers de la Garde Impériale, il feront partie de ceux qui luttent jusqu’au bout, même après l’espoir d’une victoire, simplement pour protéger la fuite de leur Empereur. Dans cette terrible déroute, les régiments de Grenadiers à pied ont été décimés, et la monarchie ne souhaitant pas conserver dans les rangs de son armée des corps séditieux, tous sont licenciés. Le 1 er régiment l’est à Bourges, le 11 septembre 1815.
Le règne de l’empereur Kangxi (1662-1722) et celui de Yongzheng (1723-1735) sont la genèse de la tabatière, les premiers exemples sortiront des ateliers impériaux de Pékin: ces flacons en verre coloré, en émail sur cuivre ou en jade sont aujourd’hui rarissimes.
En 1736, Qianlong monte sur le trône. Il va régner durant soixante ans. Cette période sera l’apogée artistique de la fabrication de tabatières. Une prodigieuse diversité de matières stimule alors artistes et artisans, des créateurs toujours anonymes.
Après le verre, l’émail et le jade, les artistes utilisent désormais également l’agate, le lapis-lazuli, les cristaux de roche, le cloisonné, les pierres diverses, la porcelaine et les matières d’origine animale ou végétale (ivoire, corail, ambre, nacre ou laque).
Traditionnellement offerte par l’empereur comme cadeau impérial, la tabatière fait l’objet d’une importante production des ateliers de Pékin au coeur de la Cité Interdite. Dans le même temps, des centres de fabrication privés oeuvrent pour des classes sociales spécifiques, notamment érudites et lettrées. Certains de ces ateliers ancestraux seront à l’origine de véritables chefs d’oeuvre. Par exemple, les tabatières dites de l’école de Suzhou, du nom de cette ville chinoise célèbre pour ses créations en jade et en agate, s’imposent aujourd’hui comme les plus recherchées. Les tabatières de cette école présentent une exceptionnelle qualité d’exécution mais surtout une véritable ingéniosité: le créateur tire parti de la pierre, de ses inclusions transparentes ou sombres, dans le but de faire apparaître un décor tourbillonnant, plein de modelé, où finalement la main de l’artiste s’efface pour laisser place à la magie de la matière.
Au cours du XIXe siècle, si la production impériale s’essouffle faute de réel mécénat elle s’accompagne toutefois d’une démocratisation de la prise qui provoque dans tout l’empire un véritable engouement pour la tabatière, déjà devenue objet de collection. Si la qualité s’en ressent parfois, la créativité persiste et ce jusqu’au début du XXe siècle.
Le déclin de la tabatière coïncide avec celui de la dynastie Qing et son dernier empereur Puyi.
Longtemps resté confidentiel (les premiers ouvrages sur le sujet datent des années 1960) le domaine de la tabatière chinoise se révèle aujourd’hui comme une synthèse de toute la richesse artistique déployée en Chine de la fin du XVIIe au début du XXe siècle.
Les grands amateurs européens d’art chinois ayant constitué leurs collections à partir de la seconde moitié du XIXe siècle avaient déjà pressenti l’intérêt de ces objets et les tabatières sont rarement absentes de leurs collections. Nous les retrouvons par exemple au musée Guimet (Collection Emile Guimet et Ernest Grandidier), à la fondation Baur, au Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (collection Edmond Michotte), ou au Victoria & Albert Museum (Collection Salting).
Enfin, les tabatières furent parfois l’objet d’étonnantes reconversions opérées par des artisans ou joailliers prestigieux: elles se transformèrent en briquets, flacons à parfum, ou boîtes à message, signées des maisons Fabergé, Cartier ou Maquet.
Equipements
Aucun résultat
La page demandée est introuvable. Essayez d'affiner votre recherche ou utilisez le panneau de navigation ci-dessus pour localiser l'article.
Coiffures
Aucun résultat
La page demandée est introuvable. Essayez d'affiner votre recherche ou utilisez le panneau de navigation ci-dessus pour localiser l'article.