La Pâmoison de la Vierge

tilleul polychromé, Allemagne du sud, dernier quart du XVe siècle, 66 x 36 x 19 cm.

Au XVe siècle l’iconographie de la pâmoison où la Vierge s’évanouit retenue par les bras de saint Jean et de Marie-Cléophas, au pied de la croix, à dextre, au moment de la mort du Christ est courante. Cette représentation fut amplement développée dans les retables flamands de la Passion. Ici, comme nous l’a fait remarquer le Dr Hartmut Krohm, notre sculpteur a été nettement influencé par l’art de Rogier Van der Weyden : on retrouve sa sérénité grave, son intériorité dans l’expression des visages, aussi bien que des détails vestimentaires tels que le manteau noué à la taille, le revers du manteau de Jean sur son épaule, ou encore Marie-Madeleine portant un tissu à son visage, ainsi qu’un lyrisme sobre dans le mouvement de suspension de la Vierge. Si l’influence Flamande est patente, notre sculpteur par le choix du bois de tilleul, par la taille de l’œuvre, plus grande que les groupes des retables Flamands, par la morphologie des visages, est bien un sculpteur œuvrant en Allemagne du sud, dans la sphère d’influence du grand sculpteur d’Ulm des années 1480 Michael Erhart. Notons que la polychromie est en grande partie originale.

Philippe Bentley
Elève Expert CNES
Sculpture ancienne
Galerie ARTENOSTRUM
Le Parol, allée des promenades
26 220 DIEULEFIT