Suzon ou la petite Manon. n°5 – Auguste Rodin
bronze à patine médaille assez nuancée ; sur un piédouche en bronze signé : A. RODIN ; inscrit du fondeur : Cie des Bronzes à Bruxelles
H. (totale) : 40,5 cm ;
h. (piédouche) : 8 cm
Modèle conçu entre 1873 et 1875
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
J. Hargrove, G. Grandjean, CarrierBelleuse : le maître de Rodin, cat. exp. Palais de Compiègne, Paris, 2014, pp. 134-135, 188, CAT. 94 ;
A. Le Normand-Romain, Rodin et le bronze, Catalogue des œuvres conservées au Musée Rodin, Paris, 2007, vol. II, pp. 662-665, n° S. 961.
« Jamais il ne parla de son maître qu’avec respect et même un peu d’admiration, le jugeant habile dans son métier et sensible à la nature » (Sigismond Jeanès, cité par R. Masson, V. Mattiussi, Rodin, Paris, 2004, p. 18).
En 1875, Rodin crée le modèle de Suzon qui témoigne de l’influence considérable de Carrier-Belleuse sur ses œuvres de jeunesse. En effet, à la manière de son maître, Rodin adapte les modèles féminins du XVIIIe siècle dans une veine plus contemporaine.
La pause lascive de Suzon ‒ le visage incliné de côté et légèrement basculé en arrière, la bouche entr’ouverte et les paupière mi-closes ‒ évoque les jeunes ingénues de Jean-Baptiste Greuze et les bacchantes alanguies de Clodion qu’une veine plus réaliste vient, en contrepoids, inscrire dans l’esthétique de son temps. Rodin, financièrement contraint, vendit les droits d’édition du modèle à la Compagnie des Bronzes basée à Bruxelles.
Dès sa création, le buste de Suzon rencontra un vif succès ‒ jamais démenti ‒ et son édition, entre 1875 et 1939, fut déclinée en différents matériaux et en cinq tailles, dont celle du modèle original comme notre bronze (taille n° 5 ; H. 32,5 cm).