Vierge et l’Enfant, dite Vierge aux raisins du Breuil-Benoît

pierre calcaire avec traces de polychromie, Champagne, premier tiers du XVIe siècle, H. 154 cm (dont base 12 cm), ancienne collection du Comte Reiset.

La sainte se tient debout sur un croissant de lune portant l’Enfant Jésus qui bénit de la main droite et tient un cep de vigne de la main gauche.  La sculpture du Breuil dérive de la Vierge aux raisins de St Urbain de Troyes, elle peut être datée des années 1520. Elle présente des restaurations et des restitutions XIXe siècle comme la colombe. Les vêtements de la Vierge du Breuil-Benoît présentent trois décors d’orfrois très soigneusement exécutés. Le premier, particulièrement intéressant pour notre étude comparative, situé sur la bordure du manteau, atteste de l’influence italianisante qui s’installe progressivement en Champagne à cette période : il est composé d’une alternance de calices et de têtes de putti aux joues gonflées, desquels sourdent des tiges feuillues d’acanthes.

Une certaine exubérance a pris place dans la sculpture des années 1500-1530. Cela s’exprime particulièrement au niveau des costumes et des poses dans la sculpture anversoise, des drapés des costumes chez des sculpteurs d’Allemagne du sud (Leinberger, maître HL…) et au niveau vestimentaire dans la sculpture Champenoise et même Française d’une manière plus générale (Rouergue, Normandie…) alors que l’attitude des personnages gardait cet équilibre empreint de noblesse qui caractérise la sculpture française.

Philippe Bentley
Elève Expert CNES
Sculpture ancienne
Galerie ARTENOSTRUM
Le Parol, allée des promenades
26 220 DIEULEFIT